28 avril 2018 : Pont-d’Ain – Saint-Flour
456km
« Un avant-goût… d’Ecosse »
Bonjour cher visiteur venu de la planète Internet!
J’ai beau être matinal, mais purée, partir un jour, avec retour prévu… ben je suis toujours dans le même état d’âme, Eric.
Il est 5h00 quand je me réveille et il est 6h30 quand on décolle de Pont-d’Ain.
A force de me lire, vous connaissez la rengaine du départ d’Expé.
Si vous ne la connaissez pas, lisez les autres ES1 de chacune des Expés de ce site.
Ça me fera des vues ainsi.
Ouais, je suis un gros flemmard.
Le temps est couvert. Ça sent l’Expé bien merdique comme celle de 2013 dans les Vosges.
Le début d’Expé est loin d’être aussi bandant qu’un… film de Jean-Luc GodeHard. C’est la D1084 jusqu’à Dagneux puis direction le Pont de Jons.
Et pour une fois, je peux enfin faire une photo potable de ce coin que j’adore.
Posé certes comme une merde, mais à 7 plombes du mat’ un weekend de 1er mai, z’allez pas m’en chier un sablier.
Ensuite, « c’est la punition de cette Expé » pensais-je dans mon casque Caberg tout neuf. Soit la Rocade Est de Lyon, suivie de l’A47 jusqu’à Saint-Etienne où, même à 110km/h, tout le monde me dépasse.
Sauf qu’une intruse s’est introduite en moi.
Putain, c’est vrai crade ce début de récit. Éloignez les gosses svp, enfin pas la version canadienne hein.
Je me prends la première radée de l’Expé.
80km et déjà ça tombe.
Je crois qu’on tient un record. Même quand je suis parti dans le Languedoc fin 2016 ça n’avait pas été aussi rapide.
C’est ce qu’elles me disent toutes…
Bref, je dépasse Givors où c’est le bordel (comme d’hab), Sainté (où c’est toujours aussi triste) et je décide de sortir à Firminy et d’enfin aller voir la Cité Le Corbusier.
Direction ensuite Unieux et le Pont du Pertuiset en travaux, et je me plante d’itinéraire. 130km, premier plantage, c’est un nouveau record.
Décidément, ça tombe bien vite les records. Espérons que je vais pas tomber tout court…
Cependant, j’emprunte la route de Saint-Bonnet le Château mais…
Car il y a un mais…
Alors qu’on est en avril…
Je me tape les mous du samedi qui vont au supermarché.
J’ai nommé…
Puis j’ai pas la sensation d’être parti de la maison en fait.
Non, je suis chez moi.
Brouillard, pluie fine, montagne… oui, c’est bien l’Ain.
Mais cette fois-ci au Sud-Est et la plaque de la moto est bien locale.
Ca sera ainsi jusqu’à Saint-Pal-en-Chalencon.
Je ne verrai rien du paysage, juste les gouttes et la buée dans la visière.
Quel début en fanfare, je me demande pourquoi je suis parti.
Qu’importe, je continue mon petit bonhomme de chemin.
Dans tous les sens du terme, car pour accéder au village de Chalencon, je pense que le mot route n’est pas approprié.
Chemin est mieux. Ouais. Car à certains endroits, tu te demandes sincèrement où le bitume est parti. En vacances sur la côte, sûrement, car vu la météo encore…
Bref, on pose la moto comme un sale en plein milieu du parking et on s’en va visiter ce petit village. Souvenirs d’une balade faite molto pianissimo avec mon oncle à l’époque avec sa GS et moi avec la SV.
La descente à pieds au village, piece of cake.
La remontée à pieds jusqu’au parking, piece of lead.
Putain que la route est longue (CMB)…
On continue notre route en direction de Roche-en-Régnier où, sur le bord de la route, une cheval est couché. Il s’est fait tuer dans la nuit, et les autres chevaux de l’enclos sont intenables. Heureusement, le véto et le proprio sont déjà là… trop tard malheureusement…
La descente de Roche-en-Régnier jusqu’aux encablures de Vorey sont sympathiques comme tout, le ciel se dégage, on peut profiter de 5km de virolos. Impeccable! Ca remet éveillé car là, je commençais à sombrer.
Tant que ce n’est pas dans la Loire que je dors. D’où l’expression d’ailleurs…
Vous l’avez?
Oui?
Allez, zou, suivez-moi jusqu’à Vorey où Leslie se fait remplir la panse, tandis que j’ai déVorey (ahah) un triangle dégueulasse.
En Expé, c’est à la guerre comme à la guerre, tu bouffes pour 1,77€ et basta.
En 2009, j’avais parcouru cette route entre Retournac et le Puy… en mode molto pianissimo en Picasso et m’étais juré de revenir en bécane la faire.
Bon, presque 10 ans, il y a presque prescription, non?
Quel panard! Il n’y a personne, on peut bien profiter des paysages, des châteaux, de la quiétude… et de l’humidité encore présente.
Puis nous arrivons sur la capitale ponote, avec d’abord un crochet par Aiguilhe (celle-ci, je vous en fais cadeau).
Dans tous les sens du terme pour trouver un point admirable de photo.
Et là, je bénis mon investissement dans un 10-24mm pour le réflex, l’ultra grand-angle, c’est le top.
Pour une fois que le plus court, c’est le meilleur. C’est ce qu’elles me dise…enfin bref.
D’ailleurs, je me suis toujours posé la question comment on pouvait atteindre l’église depuis tout petit. Par hélico, un ascenseur, une grue…?
Non, à peine Leslie posée sur le parking (des autobus, là, elle m’a fait la gueule), je découvre qu’il y a un escalier dans la roche.
Ahhhhhhhhhhhhh d’accord! Un jour on grimpera hein. Quand je soufflerai moins comme un boeuf.
C’est jour de marché sur la place du Breuil. Normal, c’est samedi, et ça me rappelle certains passage de L’Enfant de Jules Vallès, l’enfant du pays! Me dire qu’il y a vécu une grande partie de son enfance non loin de là où je pose mes roues m’emplit d’une certaine émotion.
M’enfin, vu le monde, on trace dare-dare plein ouest.
L’avantage des « petites » villes, c’est qu’en deux coups d’accélérateur, tu es très vite au vert et loin du tumulte.
Et c’est clairement ce dont j’ai besoin, être loin du monde, juste communier avec ma bécane et faire défiler les kilomètres d’asphalte.
Amen ta poésie et surtout…
La végétation change radicalement, c’est beaucoup plus sauvage, beaucoup plus à la merci des éléments qui ont forgé à la fois ceux-ci, mais aussi le caractère des locaux. Durs, mais chaleureux.
Ja, vi elsker dette landet comme on dit en norvégien.
Et puis surtout, je n’étais jamais allé à l’ouest du Puy-en-Velay. Faute de lentilles, je m’en remplis les carreaux de mes lunettes (en plus des moucherons incrustés), de ces villages perchés qui surplombent un des affluents de la Loire.
On s’élève de plus en plus puis on redescend par la D589 jusqu’à Monistrol-d’Allier puis elle s’élève de nouveau pour rejoindre Saugues, le Pays de la Bête du Gévaudan.
La route est juste parfaite, alternant les longues courbes et les pif-paf, le tout sur un billard idéal. Et, je me répète, pas le moindre quidam, donc double plaisir. J’en jou… j’en suis ravi.
La vue sur Saugues avec ces sculptures de la Bête et de la Vierge Marie est impressionnante. D’ailleurs, ces Vierges Marie qui surplombent des villages comme Saugues est une des marques de fabrique de la Haute-Loire.
Le Gévaudan, célèbre pour sa bête qui, askip, fut tuée durant le XVIIIème siècle.
Des représentations, tu en as des tas, sculptures ou en ferraille.
Mais surtout ce qui me fait adorer ce coin, c’est la liberté qu’ont les bêtes. Poules, vaches, moutons, tout est en liberté. Et puis tu n’as pas ce sentiment de sentir que ces bestioles vont te chercher des noises. Non, c’est comme si elles s’étaient accoutumées à notre présence.
Ça change des pauvres bêtes que l’on voit exposées comme aux Salons de l’Agriculture. Là, elles sont en liberté, heureuses.
Après m’être (encore une fois vous me direz) paumé, je me retrouve sans faire exprès au Mont Mouchet.
Le Mont Mouchet abrite un mémorial à toutes les Résistances et aux Maquis qui ont oeuvré pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Bien entendu, la Haute-Loire a été une terre de résistance très active, et j’ai une pensée aussi aux Maquis du Haut-Jura et de l’Ain, mentionnés ici.
Cette Expé est différente par rapport aux autres car j’emprunte bien plus de petits chemins que de grosses nationales pour arriver à mes points de vue.
C’est tant mieux, je suis moins stressé et les paysages traversés sont tout aussi magiques.
En arrivant à Anglards-de-Saint-Flour, on fait face à une des monuments que j’aurais dû voir lors de l’Expé Languedoc (oui, vous savez, celle qui m’avait permis de tester, ou pas, le degré d’étanchéité de Leslie).
Que ce soit vu de dessus ou vu du dessous, l’ouvrage du Gustave Eiffel quienjambe la Truyère reste magique.
Réaliser ceci au XIXème siècle sans les moyens technologiques que nous avons aujourd’hui, juste avec une planche à dessin et (beaucoup de) papier pour les calculs, c’est un sacré tour (Eiffel) de force.
Direction Fridefront pour rejoindre un des plus beaux points de vue de la région à mon sens.
Ici, la conversation s’engage avec un couple en famille, fasciné par les drapeaux sur les valises de Leslie. Ils sont motards aussi mais n’ont fait « que » la Route des Grandes Alpes. C’est déjà pas mal!
Et puis ça leur change du 92! Ils sont épatés de la gentillesse des gens du coin et des conseils donnés. Ben oui, en Province, on sait recevoir 😉
Je rejoins ensuite la ville thermale de Chaudes-Aigues et sa source… chaude (thank you Captain Obvious) via Deux Verges (purée, mais cet article est crade!) pour m’enfoncer dans l’Aubrac.
Le Col de la Matte (sans panneau, snif) s’offre à nous et clairement, je me crois en Ecosse.
C’est sauvage, des petits monts, des rivières qui marquent la frontière entre le Cantal et la Lozère, ces champs délimités… avec des pierres du coin, non, là, je suis tombé amoureux de ce coin!
« Le dépaysement est vraiment à côté » me dis-je. Que la France est belle, malgré cette couverture nuageuse menaçante!
Puis nous entrons en Aveyron.
Ce qu’il y a de top, c’est que tu peux rentrer visiter les ateliers et voir les gens façonner les couteaux. En tant qu’ingénieur, je n’ai pas pu m’empêcher de détailler les machines-outils utilisées et m’intéresser aux processus de fabrication.
Il faut savoir que l’industrie coutelière a failli totalement disparaître au début des années 80!!! A cette époque, les seules personnes intéressées par la coutellerie étaient les gens aisés ainsi que les locaux. Car un beau couteau, c’est cher. Ça reste une oeuvre d’art.
Ce sont les locaux qui ont relancé l’industrie et je fus surpris que bon nombre de couteaux marqués à l’abeille étaient auparavant fabriqués à… Thiers! Autre ville importante de la coutellerie.
D’ailleurs, le centre-ville de Laguiole est uniquement dédié à cette activité du tourisme.
Comme quoi, il est important de savoir faire perdurer les savoir-faire, maîtriser les techniques, question de culture et non de rentabilité à tout prix…
Pour rejoindre Saint-Flour, j’emprunte la très jolie D921 qui me refait passer par Chaudes-Aigues.
C’est à la fois du bonheur sur certaines sections viroleuses et larges, ou du malheur avec ces lignes droites qui se perdent au loin.
Enfin, elles savent où elles vont, elles ne se perdent pas. Heureusement, sinon je n’arriverai jamais dans la sous-préfecture cantaloue.
Ce soir, c’est dodo dans un ancien monastère dans le centre de Saint-Flour.
C’est austère, mais j’ai été surclassé au final avec une douche privative mais les chiottes communs. Vu le monde, on va pas se battre pour poser une pêche…
Même Leslie a été surclassée avec un box privé pour gratuit! Le patron est motard aussi, ça aide :p
Une douche plus tard et quelques messages, juste avant de souper à l’hôtel, je fais un petit tour dans la vieille ville.
C’est vite fait en somme, mais j’ai beaucoup aimé ces maisons en grosses pierres d’Aubrac ainsi que les petites douceurs locales, comme le pavé auvergnat à la myrtille.
La cuisine auvergnate est loin d’être légère. Vous connaissez la potée?
Je vous invite à découvrir le pounti sans oublier l’aligot.
Venir ici sans en manger un, c’est comme aller en Belgique sans manger des frites…
Et je ne vous parlerai pas de la crème brûlée à la verveine… *burp*
Merci pour la balade.
Sympa ce viaduc !!
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Il est superbe et mérite vraiment d’être vu au réel !
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Super!! On est reparti en balade
Merci Papy
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A’vot’service!
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Sympa ! Moi je lis les expés que pour les blagues, je suis servie 🙂
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Ahah merci 😅 tu en as pour ton forfait de box donc 😅
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Non mais… QUI TUE DES CHEVAUX ??? Je suis outrée. #tristitude
Putain tu fais envie avec ton grand angle ! C’est vrai que ça rend vraiment bien. Chalencon, trop mignon.
Mention spéciale aux poules sur le chemin : photo ambiance approuvée !
PS: GodeHard, ça fait nom de méchant nazi dans un navet
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Ah mon avis, je suppute la foudre… Ça avait bien tonné la veille de ce que me disait les locaux.
Le grand angle, c’est top. Vraiment. Attention de ne pas taper dans du fisheye !
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Je vais déjà essayer de ne pas taper dans mon porte-monnaie 😅
Et pauvre bête en tout cas
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